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Vos Chiens magazine, article paru dans le numéro 153 de Avril 1998

LES PINSCHERS

A gauche pinscher nain roux

A droite pinscher moyen noir et feu.

Ces chiens allemands, dont l'origine se perdrait dans la nuit néolithique et qui ont longtemps déployé des fonctions utilitaires variées, sont aujourd'hui représentés par quatre races reconnues : le Moyen, le Nain, les rarissimes Affenpinscher et Pinscher autrichien.
Bien moins célèbres que leur descendant le Dobermann mais doté du même caractère en acier trempé, ils se sont adaptés à la compagnie tout en conservant d'une manière particulièrement vivace les dons spéciaux qui en firent au siècle dernier les chiens favoris Outre-Rhin. Ce n'est pas le cas de
nos jours, où les Pinschers Moyens et Nains, caractéristique assez rare pour être soulignée, sont mieux représentés en France que dans leur pays d'origine.

Le dératiseur d'écurie

Aussi curieux que cela paraisse actuellement, le chien de type Pinscher aurait une lointaine parenté avec les nordiques; au siècle dernier, les professeurs Studer et Rüdimayer ont en effet allégué que de nettes ressemblances de conformation existaient entre le Pinscher et les restes osseux du fameux "chien des tourbières" ou "Canis Palustris", découverts sur les bords de la Baltique et dans les sites lacustres suisses (-3000 avant j.C). Il serait donc encore proche du chien primitif; si on ne peut suivre sa destinée avec exactitude, il semble certain que la formation de la race se soit opérée dans la région du Wurtemberg, ce type de chien y étant particulièrement répandu jusqu'à la naissance de la cynophilie. Au sein de cette vaste province qui s'étend de la Forêt Noire jusqu'aux bassins de Souabe et de Franconie, le Pinscher figure en fait comme le chien à tout faire, gardien de ferme, exterminateur de rongeurs, à l'occasion chasseur. C'est le "rattenfànger", l'équivalent allemand du ratier, pour lequel on n'a guère d'exigence esthétique. on ne sait exactement à quel moment on commence à l'appeler "Pinscher"; à la fin du siècle dernier, le Professeur Roediger avançait que ce
mot viendrait de l'anglais "to pinch", signifiant pincer, serrer, et faisant référence à sa prise en gueule particulièrement efficace. Mais l'anglais étant une langue germanique, il reste possible que le terme trouve son étymologie dans le vieil allemand; en tout cas, cela ne semble guère suffisant pour corroborer l'hypothèse parfois émise d'une origine anglaise de la race.

Certaines œuvres picturales de la Renaissance et de la période baroque, dues à Jean Bruegel, Albrecht Dürer ou au français Carle Vernet, représenteraient ces chiens que l'on nomme aussi "Griffons d'écurie", et qui sont appréciés jusqu'à la cour de Versailles. Leur domaine de prédilection, ainsi que leur surnom l'indique, est pourtant très plébéien. Compagnons favoris des charretiers et cochers, ils marchent tout le jour avec les chevaux, protégeant les convois des attaques; à l'étape, ils partagent la paille des litières, et montrent toute leur efficacité dans la destruction des rongeurs pullulant traditionnellement dans les écuries.

Les variétés de pinschers au XIXéme siècle

De leur région d'origine, les Pinschers ont gagné les duchés de Bade et de Bavière, le nord de la Suisse, l'Alsace et même la Hollande. Ils sont au XIXème siècle réputés pour leur intelligence et leur rusticité proverbiales. Les peintres animaliers Bungartz et Strebel les représentent volontiers et les premiers cynologues allemands, Théodore Gôtz et H-G- Reichenbach les décrivent comme des chiens élancés mais bâtis en force, très enjoués et toujours en mouvement; les oreilles et la queue
sont déjà coupées. La tête semble moins al longée et plus large que de nos jours. Si un certain nombre de sujets se présente avec un poil ras noir marqué de brun, il existe en fait une très grande variété de couleur et de texture de poil. On distingue alors :

- le GLATTHAAR Pinscher à poil ras.
- le RAUHAAR Pinscher à poil dur.
- le SEIDEN Pinscher à poil soyeux.
- l'AFFEN Pinscher à poil long.
Notons que ce dernier n'est pas un chien nain comme la race que l'on connaît actuellement (voir encadré), mais un Pinscher de taille équivalente aux autres, à savoir 30 à 45 cm à l'époque; bien que le plus répandu au début du XIXème siècle, il n'est pas parvenu jusqu'à nous. Quant aux coloris, ils peuvent être très divers, fauve, gris, brun, noir et feu, beige, tout ceci plus ou moins marqué de blanc; mais déjà, les tâches blanches sont peu prisées. La variété à poil dur sera surnommée SCHNAUZER à la fin du siècle, en rapport avec les moustaches ornant son chanfrein, "schnauze" signifiant "museau" en allemand.
Le Pinscher présente donc dans sa forme originelle une taille moyenne, précisée de nos jours entre 45 et 50 cm au garrot; mais il n'y a pas eu à proprement parler de création d'une variété "géante" comme pour le Schnauzer; on pourrait donc plutôt parler de Pinscher "standard". Des mutations, utilisant l'assez grande variabilité génétique de la race, a pu néanmoins conduire à des formes plus ou moins grandes ou petites; et de fait, des Pinschers Nains Ô poil ras ou ZWERG Pinscher sont signalés dès 1836 dans le Mecklembourg. C'est en 1870 que Frédéric Dobermann crée en Thuringe la race qui portera son nom, infusant d'autres éléments au Pinscher à poil ras, notamment le Manchester Terrier, puis sélectionnant des grandes tailles; mais le Dobermann conserve encore beaucoup du patrimoine génétique de son ancêtre; les Américains continuent d'ailleurs de le nommer Dobermann-Pinscher. N'oublions pas que le Pinscher contribua aussi à la création du Teckel.

Les Pinschers dans la cynophilie naissante

La deuxième moitié du XIXème siècle voit la naissance de la cynophilie officielle. La première exposition canine d'Allemagne se tient à Hanovre en 1878, et c'est en 1900 que l'on voit à l'exposition de Stuttgart des sujets Nains. Le premier standard est rédigé en 1880 par Richard Strebel. Le Pinscher-Klub est fondé en 1895 par Joseph Berta qui en assure la présidence, se donnant pour tâche de catégoriser les nombreuse variétés; les poil ras et durs sont alors bien distingués. On recherche particulièrement un dos droit et une tête étroite. Mais le Schnauzer est pris en main par quelques enthousiastes et se développe plus vite que l'autre. Au début du XXème siècle, on trouve une majorité de Pinschers à poil ras poivre et sel, un certain nombre de coloris noir et feu, mais très peu de roux. Le standard de Strebel a en effet tout bonnement omis le REH Pinscher (couleur rouge-cerf, à l'origine le plus répandu, pour encourager le développement du noir et feu. Mais Richard Strebel et à sa suite Joseph Berta en viennent néanmoins à penser qu'il faut reconnaître le brun-rouge. Ce dernier écrit même : " je vais encore plus loin et considère comme caractéristique un jaune uni ou parsemé de sombre...La plupart des Pinschers étaient le plus souvent jaune ou gris-jaunâtre quand ils étaient sans alliance avec le sang du Terrier anglais." Voila donc les Pinschers noir et feu, après avoir été favorisés, suspectés de devoir leur apparence à un courant de sang étranger. Ces hésitations favorisent peu l'expansion de la race, qui perd en outre, avec la progressive
raréfaction de la traction hippomobile à laquelle il était lié, un de ses emplois traditionnels. Il faut dire aussi qu'au début de la cynophilie, le Pinscher figure déjà comme un chien trop "banal" pour que sa préservation fasse l'objet de soins attentifs. Les effectifs du Pinscher Moyen à poil ras décroisent donc peu à peu en Allemagne; de 25 inscriptions durant l'entre-deux-guerres, on frise l'extinction après la Deuxième Guerre Mondiale. C'est alors qu'en 1958, un éleveur de Riesenschnauzer; Werner Jung, entreprend de relever la variété, suivi dans ses efforts par Jean Pfister, éleveur en Suisse, où la race a pris un bon départ dès les années 1880; ce dernier utilise comme base d'élevage des sujets Moyens issus de Schnauzers poivre et sel. Le Pinscher Nain connaît un peu moins de
vicissitudes, car il devient dès le début du XXème siècle un chien de compagnie citadin. C'est Ernest Kniss de Leipzig qui dès les débuts domine l'élevage du Nain. Entre 1900 et les années 20, il fait son apparition aux USA; c'est même un des premiers chiens allemands à s'y être implanté. La Deuxième Guerre Mondiale portera évidemment un certain coup au cheptel allemand.
En France, la race est présente à la première exposition canine de 1863 au bois de Boulogne. Le Livre d'Origines Français s'ouvre en 1885; le premier Pinscher inscrit y est appelé "Terrier d'écurie à poil ras", et il arbore une robe bringée avec tâche blanche au poitrail. En 1903, la nouvelle nomenclature de la SCC inclut dans son deuxième groupe un "Pinscher", mais en 1905 le premier Nain est enregistré comme "Terrier allemand à poil ras". M. Ménans de Corre est un des premiers éleveurs (affixe "de Traves"), ainsi que la baronne de Wattevil le, suivie par un chic aréopage d'amateurs aristocrates, qui fondent le Club Français du Pinscher en 1928. Après la guerre, c'est en
Alsace que l'élevage de la race refleurit en premier. A partir des années 50, Jean-Marie Lecouty (affixe "de Raineval"), fait beaucoup pour la diffusion des variétés Nain comme Moyen, amorçant la domination de l'élevage français qui ne s'est toujours pas démentie.

La rigueur germanique

Suivant la formule consacrée, on dit de beaucoup de races de protection que ce sont des chiens "de caractère". Malgré son gabarit modeste qui le désigne comme chien de compagnie, rien ne peut mieux convenir au Pinscher (y compris à la variété naine), qui comme on l'a vu a forgé son rigoureux tempérament dans des conditions de vie assez rudes. Bien que l'on puisse évidemment trouver quelques différences de personnalité d'un sujet à l'autre, femelles comme mâles sont franchement dominants, le Nain restant néanmoins un peu plus souple à manier. La hiérarchisation à l'homme est donc capitale pour avoir un compagnon agréable, et les éleveurs insistent tous fortement sur cette nécessité absolue. Ce chien attend de son maître qu'il prenne nettement l'ascendant, sans quoi il occupera sans hésiter la place du chef, avec tous les ennuis que cela peut susciter. Cette indispensable éducation correctement menée, les Pinschers se montreront parfaitement obéissants, bénins avec les enfants, revenant parfaitement au rappel et marchant au pied. Si certains Nains peuvent éventuellement se montrer un peu "bavards", on leur apprendra facilement à se modérer.
Malgré ce tempérament quelque peu "viril", les rapports canins, y compris entre mâles, ne sont pas problématiques, pourvu que le maître ait bien appréhendé qu'ils sont régis par une stricte hiérarchie. Il faut dune privilégier mâle et femelle dominants pour encourager les autres à la soumission et favoriser l'harmonie d'un groupe qui peut par ailleurs se montrer très gai : le Nain comme le Moyen se montrent très joueurs jusqu'à un âge avancé. Tous deux sauront d'ailleurs s'illustrer en Agility avec une grande rapidité.

On ne pense pas forcément au Pinscher Moyen lorsqu'on recherche un chien de garde. Sa compétence en la matière est pourtant remarquable; l'instinct de garde apparaît précocement chez le chiot, vers quatre mois. Aucun intrus ne pourra pénétrer dans une maison protégée par un Pinscher. Lorsqu'on fait entrer des visiteurs, il se portera hardiment au devant d'eux en aboyant, ne réservant son amabilité qu'aux intimes qu'il connaît bien. En fait, comme son descendant le Dobermann, il pourrait fort bien réussir en Ring, si des chiens de cette taille était davantage représentés dans cette discipline. Le Nain se montre d'ailleurs aussi bon gardien que l'autre, même si son gabarit ne peut à l'évidence impressionner; mais si l'on fixe dans les yeux un Pinscher Nain enfermé dans une cage d'exposition, on s'attire de la part de ce petit bout de chien une sévère mercuriale qui en dit long sur la fermeté de son tempérament !

Ratiers, les Pinschers le sont encore dans l'âme; ils n'ont rien perdu de leurs capacités en ce domaine, et là où ils passent, rôts et souris trépassent. Le Nain peut évidemment se faufiler avec encore plus de facilités pour mener à bien une consciencieuse dératisation. Même s'ils ne sont pas des terrassiers impénitents, leur ardeur peut donc les pousser parfois à creuser des trous dans le jardin s'ils ont humé une odeur suspecte; gare aux taupes ! De même, n'étant pas foncièrement fugueur, ils se contenteront d'une petite balade autour de la maison pour en débarrasser tous les nuisibles; on peut néanmoins préférer les entourer d'une clôture. Mais le don qui comble le plus les maîtres de Pinschers, c'est l'attachement extrême et définitif que leurs chiens leur portent. Il leur serait très difficile de changer de foyer à l'âge adulte, comme de passer leur existence en chenil. On saura profiter de leur généreuse affection sans se laisser "piéger" par le chantage aux sentiments : ces diables de chiens sont particulièrement observateurs et dotés d'une grande vivacité d'esprit.

L'athlète à poil ras

Ps980403.jpg (21070 octets) Les Pinschers ont une robe très courte qui ne peut dissimuler aucun défaut éventuel de construction, et qui les fait paraître un peu plus élancés que leurs cousins Schnauzers; on peut donc à loisir admirer leur silhouette impeccable et leur musculature particulièrement harmonieuse. Elégants, ils doivent cependant rester puissants, y compris le Nain, et ne pas paraître trop légers ou levrettés. Les membres sont bien angulés, la tête allongée, avec crâne et chanfrein d'égale longueur; mais cette dernière ne doit pas pour autant se présenter comme étroite et exagérément longue; un Pinscher doté d'une tête de Manchester Terrier serait éliminé de la confirmation. Les éleveurs français, au cheptel très homogène, n'ont plus pour objectif

que de se maintenir dans cette bonne conformité morphologique, en veillant plus spécialement à la rectitude de la ligne de dos, à l'implantation de la queue et à la sortie d'encolure. Il est capital de savoir que la conformation du Nain ne doit aucunement accuser de défauts liés justement au nanisme, comme une tête en forme de pomme, des yeux globuleux, des membres grêles ou un poil clairsemé. De tels sujets, rencontrés parfois dans la rue, n'ont du Pinscher qu'une vague ressemblance. Le standard permet une taille se situant entre 25 et 30 cm, mais pour les expositions et la reproduction, le sujet entre 28 et 30 cm sera préféré, les plus petits pouvant justement présenter parfois une tête moins bien laite. En fait, le Nain doit être une réplique exacte du Moyen; c'est pourquoi le terme "Miniature" serait peut-être préférable pour désigner ce petit chien si athlétique et si bien construit, qui étonne et attendrit lorsqu'il figure au jugement des Meilleurs de Groupe en exposition, au milieu des gros molossoïdes du deuxième groupe. Sa démarche est d'ailleurs unique : la tête bien droite et fière, il évolue, projetant les antérieurs en avant, comme un vrai petit cheval.

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Pinscher nain noir et feu

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Pinscher moyen roux

La queue et les oreilles sont traditionnellement coupées. La caudectomie, très simple, se pratique dans les cinq premiers jours de vie. La forme donnée aux oreilles, opérées vers deux mois, consiste en une coupe rectiligne au 2/3 puis convexe au tiers restant. Hormis s'ils sont d'origines étrangères, on ne voit guère en France de sujets à oreilles tombantes naturelles qui alourdissent l'encolure. Dans ce cas, les oreilles se présentent en forme de v avec pli rabattu, et se dirigent vers l'avant du crâne quand le chien est attentif. Mais notons cet élément, plutôt rare pour une race à otectomie : certaines lignées de Pinschers ont des oreilles droites naturelles dans leur patrimoine génétique, et il semble que ce soit, non pas une création récente, mais une donnée présente dans la race depuis fort longtemps. Il se peut donc parfois que l'on coupe les oreilles à un chiot qui les aurait éventuellement
porté droites plus tard. Mais une bonne conformité est difficile à obtenir pour ce type d'oreilles, qui peuvent se présenter trop écartées ou trop grandes, conduisant, pour le Nain, à une ressemblance tout à fait proscrite avec le Toy Terrier.
La dentition conforme est celle en ciseaux; le club de race recommande de ne pas décerner en exposition d'Excellent à un sujet présentant une dentition en tenaille, comme de refuser à la confirmation un Moyen présentant trois dents manquantes (cinq pour le Nain). Les dents sont préférées bien blanches; leur brossage est d'ailleurs, avec la coupe des ongles, la seule préparation nécessaire pour l'exposition. L'entretien du poil est inexistant, ces chiens étant tout à fait indiqués pour les maîtres qu'ennuient profondément le maniement régulier des peigne, carde et brosse !

Des races à l'écart des modes

Dans les pays où ils sont présents, les effectifs du Nain, qui bénéficie de l'attrait spécifique suscité par les tout petits chiens, sont toujours plus nombreux que ceux du Moyen. Celui-ci ne peut se targuer d'aucune originalité particulière au titre de l'apparence, et n'a jamais attiré d'engouement massif; outre son tempérament très entier, sa beauté "classique" et très sobre attire néanmoins une
clientèle réduite mais fidèle. De moins de 50 naissances annuelles au LOF dans les années 70, la variété Standard est passée à une moyenne de 100 à 150 chiots produits, qui malgré quelques variations, reste stable. Bien qu'inclus dans le deuxième groupe, le Pinscher n'a pas profité du succès grandissant des molossoïdes. Le Nain se situe, bon an mal an, entre 400 et 500 chiots par an. La demande des deux variétés confondues reste fort bonne, avec un coefficient demandes/naissances dépassant largement les 50%, ce qui reste conforme à la relative facilité que rencontrent les éleveurs à placer leurs chiots; le prix de vente, situé entre 3500 F et 4000 F est d'ailleurs fort concurrentiel. Les chiffres du Bureau Information Chiots de la SCC montrent pour les Pinschers une année 96 plutôt faste : à la 25ème place de la demande toute race, le coefficient atteint les 77,6%. Le cheptel français est d'ailleurs le plus important d'Europe dans les deux variétés. Pour l'élevage des Pinschers, notre pays fait office de leader, quantitativement mais aussi qualitativement. Les éleveurs exportent très couramment à l'étranger, y compris aux Etats-Unis. En Moyen, ils ne sont gênés par aucune production parallèle non LOF; les Nains sont par contre représentés, (en faible nombre heureusement), en animalerie, sous la forme "apparence Pinscher", en général peu conforme car affectée justement des défauts liés au nanisme et prohibés par le standard. Les Pinschers, au titre de leurs qualités, sont en outre des chiens solides et rustiques, affligés d'aucune fragilité du point de vue longévité ou reproduction; les portées comptent entre quatre et six chiots en moyenne, et les femelles de la variété naine ne doivent que fort rarement subir de césarienne. La dysplasie coxo-fémorale semble peu toucher le Moyen, le club de race n'exigeant pas de radio pour l'homologation du titre de Champion de Conformité au Standard ni pour la cotation des géniteurs; pour être recommandé, un Moyen doit en revanche passer un Test d'Aptitudes Naturelles, consistant essentiellement à vérifier sa sociabilité. Quant au Nain, peu de sujets sont affectés de la luxation des rotules concernant souvent les petites races. Malgré sa petitesse et son poil ras, ce chien n'est d'ailleurs aucunement fragile, et le petit manteau hivernal dont on le couvre souvent, guère utile en réalité.
Actifs mais pas nerveux, les Pinschers s'adaptent à tout mode de vie, citadin ou campagnard. Ils savent fort bien rester seuls si nécessaire. Calmes et câlins avec des personnes âgées, sportifs et pleins d'entrain avec des plus jeunes, ils seront à l'aise dans toutes les situations. La clientèle de la race, surtout en ce qui concerne le Nain, est traditionnellement assez âgée, autour de 60 ans. Mais il semble que l'on assiste à un certain rajeunissement et que les quadragénaires s'intéressent désormais aux deux variétés. Les éleveurs souhaiteraient évidemment pour leurs protégés une diffusion plus ample. En phase avec le goût croissant du public pour les poils courts, la grande heure des Pinschers viendrait-elle bientôt à sonner ?

Ps980404.jpg (30687 octets)Pinschers nain.